Mis à jour le 28 juillet 2022

L’artiste isséenne Zou primée par la Fondation Taylor

Peintre et photographe, l’artiste isséenne Zou a intégré les ateliers des Arches en septembre dernier. Exposée en France à Biarritz, en Touraine et à Paris, elle l'a aussi été dans le monde entier (Belgique, Liban, Maroc, Singapour, Hong-Kong).
© Zou

Peintre en technique mixte depuis 2002, et photographe depuis 2012, Zou est en perpétuelle recherche de nouvelles matières et techniques, mariant toutes sortes de matériaux autour d’un thème inspiré de sa vie quotidienne.

Vous êtes peintre en technique mixte depuis 2002 : comment travaillez-vous ?
Zou : Mon inspiration me vient de mon quotidien, d’un sujet, d’une image, d’une actualité… J’ai été bercée dans le monde de la communication et du journalisme, je vis avec l’information au quotidien. D’où, sans doute, mes collages de journaux, puis mes photos. Et toujours en musique !

Vous dites utiliser des chutes de journaux et surfer sur l’actualité : vos oeuvres sont-elles engagées ?
Zou : Elles sont parfois engagées quand je m’exprime sur une actualité qui me bouleverse comme les attentats de Charlie Hebdo ou bien encore, tout récemment, comme la mort de George Floyd aux Etats-Unis ou la catastrophe de Beyrouth d’août dernier.

Vous avez commencé la photographie en 2012 : comment avez-vous été amenée à aborder ce medium ?
Zou : La photographie fait complètement partie de mon travail, de mes recherches. C’est comme les collages, cela doit être lié au milieu journalistique dans lequel j’ai grandi : les journaux, les mots, les photos… La photographie est un médium complémentaire à la peinture : l’un ne supplante pas l’autre, mais il le complète…D’un élément mille fois photographié, je réalise un brouillard dans le creuset de mes matières collées et de ma peinture, repoussant la pure image en arrière, attirant au-devant de la scène ce que cette image contient de mystère.

La Fondation Taylor vous attribue d’ailleurs le Prix Monique Corpet en 2020 pour votre travail de peinture sur photo, pouvez-vous nous en dire davantage ?
Zou : Oui, je suis très honorée de recevoir ce prix par la Fondation Taylor, qui est une référence dans la communauté artistique. J’ai été primée pour mon travail de peinture sur photos, pour mes « surpeintures » comme j’aime à les appeler. Ce travail photographique est le fruit de plusieurs recherches, de voyages, d’essais techniques… Finalement celui d’un long cheminement pour aboutir à une série de photos tirées en noir et blanc, sur lesquelles j’apporte des vernis, des couleurs et des encres. Pour chaque série, ce sont des tirages uniques.

Je suis très honorée de recevoir ce prix par la Fondation Taylor, qui est une référence dans la communauté artistique.
L'artiste isséenne Zou a été primée par la fondation Taylor
© Zou

Envisagez-vous d’étendre vos champs d’action à la gravure et/ ou à la sculpture ?
Zou : Je pratique la gravure depuis peu de temps. C’est un véritable complément à ma recherche de techniques mixtes. Je la mélange parfois à des collages, de la peinture.

Quels sont les artistes qui vous ont influencée ?
Zou : Je citerais dans le désordre Robert Rauschenberg, Anselm Kiefer, Brassaï, Saul Leiter, Basquiat, Cartier-Bresson, Shinro Ohtaké, Philippe Cognée, les collages de Picasso, les gravures de Miro, le Maroc de Matisse, entre autres, pour la matière, les couleurs et les lumières.

Un dernier mot ?
Zou : Mon exposition initialement prévue en décembre dernier au Centre d’Art et de Culture à Meudon a été annulée et reportée sans doute à fin 2021. J’y avais introduit, entre autres, une série de photos peintes sur le Liban car je souhaite apporter mon aide à la reconstruction de Beyrouth, en soutenant l’ONG standforwomen.org au travers de l’initiative conjointe de « The women collective - Marion fund ». Vous pouvez aujourd’hui découvrir cette série sur mon site en attendant de les voir exposées.