Mis à jour le 31 janvier 2023

💥"L'Année Terrible 1870-1871 : Regards croisés", derniers jours de l'exposition au Musée !

Le musée propose une exposition inédite d'œuvres, comme une galerie d'images de l'Année terrible telle que les artistes ont voulu la montrer. Après une présentation générale de l'exposition, un focus vous est proposé sur quelques unes de ces œuvres.
Siège de Paris 1870-71 / La Garde Nationale de Paris gardant les remparts, image scolaire à collectionner, chromolithographie, G. Germain, ed. H et Cie, vers 1899, coll. Part.

"L'Année terrible 1870-1871, Regards croisés"

Deux événements majeurs se sont inscrits entre l’été 1870 et l’été 1871 : la guerre contre la Prusse de septembre 1870 à janvier 1871, puis la Commune de mars à mai 1871. Paris subit deux sièges successifs et une place de tout premier plan revint au Fort d’Issy, qui commandait la partie la plus faible de l’enceinte de la capitale.
L’exposition privilégie la réinsertion de ces temps forts de l’histoire isséenne dans le contexte de l’époque, à travers la peinture, les arts graphiques et la sculpture. 
Elle permet ainsi de constater que si la Commune est devenue le fait marquant de l’année 1870-71, elle s’est longtemps effacée derrière la guerre franco-prussienne dont elle est une conséquence directe. Les deux événements présentent d’évidents points communs, dont le moindre n’est pas leur échec final. Pour l’artiste se pose alors une question : comment représenter l’issue malheureuse d’un conflit ? Si chacun a répondu avec ses émotions et ses engagements, chaque événement a aussi donné naissance à ses propres images.

 

Voici à présent une présentation plus en détails de trois œuvres de l'exposition : 

« La Barricade » de Devambez

La Barricade, André Devambez
La Barricade, André Devambez, 1911, FNAC 14488, Centre national des arts plastiques, © Domaine public / Cnap / crédit photo © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Franck Raux

Trop jeune pour se souvenir des événements de 1870-1871, André Devambez (né en 1867) s’est attaché à les représenter en se fondant sur les récits de son père et sur les témoignages recueillis au début du XXe siècle. Le sujet de ce tableau en est un bel exemple. Relevant de l’imaginaire révolutionnaire, la barricade est très tôt devenue le symbole de Ia Commune ; les communards eux-mêmes y virent l'emblème de leur résistance.

Ici, la scène ne s’en rapproche pas moins de la scène de genre et l’on y retrouve, sur la partie gauche, le goût du peintre pour les foules. Les personnages représentés ne sont pas des soldats stricto sensu, mais plutôt des moblots, des volontaires non formés à la guerre. Alignés dans une rue en partie défoncée, ils débattent et attendent le coup de feu au pied d’une barricade construite à l'aide de pavés. C’est le peuple de Paris en armes prêt au combat.

« La Rentrée dans Paris » (« suite Binant »)

Rentrée dans Paris des habitants de la banlieue
Rentrée dans Paris des habitants de la banlieue, Jules Didier et Jacques Guiaud, huile sur papier marouflé sur bois, vers 1872, Musée d’art et d’art et d’histoire Paul Eluard – Saint-Denis, Dépôt du Musée Gassendi, Ville de Digne-les-Bains. Cliché : CICRP – Caroline Martens.

La scène représente un des premiers moments de l’ « Année terrible », quand le Gouvernement, devant l’imminence du siège, incita les habitants des communes suburbaines de Paris à abandonner leurs maisons pour se réfugier dans la capitale. Se croyant sur le point d'être bousculés par les Prussiens, ceux-ci se précipitèrent derrière le mur des fortifications. Cette œuvre fait partie des 36 tableaux appelés la « Suite Binant », du nom de l’homme, Alfred Binant, qui l’avait commandée dans le souci d’exalter le courage, la patience et le dévouement de la population assiégée. Or, selon lui, « ni le livre si bien informé qu’il soit, ni la gravure, ne parlent aux yeux et par conséquent à l’esprit aussi nettement qu’une peinture ». C’est pourquoi, ces tableaux réalisés, il les fit exposer à la fameuse Galerie Durand-Ruel dès le mois de janvier 1872.

Garde nationale sur les remparts

Siège de Paris 1870-71 / La Garde Nationale de Paris gardant les remparts, image scolaire à collectionner, chromolithographie, G. Germain, ed. H et Cie, vers 1899, coll. Part.

La Guerre de 1870/1871 et la défaite ont durablement marqué la société française. Les gouvernements successifs eurent notamment à cœur d’œuvrer à la formation de la conscience nationale et patriotique des enfants dans le cadre de l’enseignement rendu obligatoire par les lois de 1881/1882. Les bons points et autres images publiées à destination du public scolaire furent ainsi mis à contribution : la gloire de l’armée française y était célébrée, non sans donner une vision quelque peu idéalisée des combats. Ce document en est un exemple caractéristique. Au verso figure un long commentaire à la fois descriptif et explicatif : « ... Ces jeunes troupes improvisées [de la garde mobile et de la garde nationale] prenaient modèle sur les régiments de l‘armée active pour pratiquer les vertus militaires et faire preuve d'une abnégation sans bornes ... Les longues pièces de siège, pointées adroitement par de jeunes artilleurs, faisaient aux Prussiens le plus de mal ... ».

 

 

Informations :

"L'Année Terrible 1870-1871, Regards croisés"

Exposition du mercredi 26 mai au samedi 14 août

Musée Français de la Carte à Jouer

16, rue Auguste Gervais

https://www.museecarteajouer.com/

Facebook : @museefrancaiscarteajouer

Ouverture le mercredi, jeudi et vendredi de 11h à 17h, et le samedi et dimanche de 14h à 18h.