Mis à jour le 3 décembre 2025

Xavier Domergue: « Commenter une finale de Coupe du monde, c’est le Graal ! »

Isséen depuis 2017 et Voix des Bleus sur M6 depuis 2020, Xavier Domergue entrera de plein pied dans la Coupe du monde football 2026 que diffusera M6 et dont le tirage au sort se déroulera le vendredi 5 décembre prochain. Retour sur un parcours exemplaire.
Xavier Domergue (à gauche) et Benoît Cheyrou

Point d’Appui : Comment êtes-vous arrivé à Issy-les-Moulineaux ? 

Xavier Domergue : J’ai quitté Bordeaux d’où je suis originaire pour faire carrière à Paris en 2006, pour un stage à Eurosport, à Issy Val-de-Seine. Mon premier contact avec la ville. J’ai d’abord habité Paris, puis Boulogne et je me suis installé à Issy en 2017 avec femme et enfants, là où tout avait commencé pour moi. C'est une ville qui nous correspond, nous sommes proches de tout. On a le métro, des commerçants de proximité, plein de restaurants où j’ai mes habitudes au bas de chez nous, de super infrastructures sportives comme la Cité des Sports où je peux jouer au foot deux à trois fois par semaine avec les copains et Omar da Fonseca que vous connaissez bien, le Cœur de Ville à proximité, des parcs, les enfants y sont épanouis, à l’école comme en dehors... Il y a une vraie vie de quartier, conviviale, simple, qui s’apparente à celle que je vivais en province et que je recherchais peut-être inconsciemment. Je participe aussi à la Corrida de Noël, je tiens un stand aux Printemps d’Issy, bref, je m’y sens super bien. Les Isséens sont très sympas avec moi quand ils me reconnaissent dans la rue. 

P.d’A : Quand on est le fils de Jean-François Domergue, footballeur international français, champion d’Europe 1984, de quoi rêve-t’on quand on est gamin ? Devenir footballeur ? 

X. D. : Non, je n’en ai jamais rêvé même si j’ai joué à bon niveau (CFA) et qu’à une époque j’aurais pu intégrer le centre de formation des Girondins. Mais je n’ai pas fait ce qu’il fallait pour. J’ai juste été baigné dans le foot. Jeune, je jouais au tennis ballon avec Platini, les grands joueurs de Bordeaux venaient à la maison… Le foot c’était ma vie de famille, ma passion et je voulais juste que ça le reste, sans plan de carrière précis. Travailler dans les médias fut une chose assez naturelle pour moi. Sauf quand Charles Biétry a voulu un jour que je commente une rediffusion de la demi-finale de l’Euro 84, contre le Portugal, pendant laquelle mon père avait marqué deux buts : là ça a été très fort en émotions. 

P.d’A : Comment devient-on la Voix des Bleus sur M6, en passe de commenter une finale de Coupe du monde ? 

X.D. : Le commentaire n’a jamais été une obsession, je ne savais pas que je ferais ça quand j’ai débuté. J’ai commencé par la presse écrite locale, la radio Wit FM à Bordeaux, la chaîne TV7. Je suivais le hockey, le foot, du water-polo, le marathon duMédoc, etc.Puis j’ai fait un premier stage à France Football en 2003 et un autre àEurosport en 2006. Larévélation ! Ensuite tout a été affaire de rencontres, de gens qui te prennent sous leur aile, d’opportunités. Il manque un commentateur bord terrain pour une match de Ligue 2 ? On te demande, tu saisis la chance et c’est parti ! J’ai touché à tout et mes différentes expériences aux commentaires m’ont donné envie de poursuivre dans cette voie. Après, les rencontres ont fait que j’ai travaillé à Ma Chaîne Sport, puis Orange Sport, puis Charles Biétry est venu me chercher à la création de BeIN Sports en 2012. Je ne le remercierai jamais assez. Et en 2020 c’est le groupe M6 / RTL qui m’a proposé de devenir le commentateur des Bleus, de l’équipe de France féminine ou des Espoirs et de l’Europa Ligue qu’M6 avait à l’époque. Je ne pouvais pas refuser, mais ce fut difficile car je quittais une vraie famille à BeIN Sports. Et cette saison, j’ai aussi rejoint Ligue1+, avec l’accord de M6, car Nicolas de Tavernost, ancien président de M6 et aujourd’hui à la LFP (Ligue de Football Professionnel), est venu me le demander. 

P.d’A : Commenter un match de foot, ça s’apprend ? 

X.D. : Non, il n’ya pasvraiment d’écoles, je pense que c’est inné, que tu ascette passion en toi dès le départ. Ensuite, tu peaufines, tu reçois quelques conseils, tu t’améliores au fil des matchs. Il faut juste respecter certains codes, laisser vivre le jeu, ne pas trop le parasiter par des commentaires inutiles, rythmer le match s’il en manque, ne pas être « supporteriste », etc. Je dis souvent aux jeunes qui rêvent de faire ça : il faut y croire ! Savoir aussi qu’il y aura des déceptions et des moments difficiles, mais se donner les moyens de le réaliser. Il faut aussi savoir aussi se mettre en danger parfois, oser, prendre des risques. Les droits du foot changent beaucoup de diffuseurs, ça peut être compliqué. Je suis assez fataliste, je crois au destin. 

P.d’A : Vous avez déjà commenté des phases finales de l’Euro, des matchs de Coupe du monde et récemment votre première finale de Ligue des Champions, PSG-Inter Milan sur M6. L’an prochain, en 2026, vous commenterez votre première finale de Coupe du Monde, qui plus sur une chaîne généraliste, devant des millions de téléspectateurs. Quel est votre sentiment ? 

X.D. : Je ne réalise toujours pas ! Une finale de Coupe du monde, c’est le Graal ! Je vis comme dans un rêve. Me dire que le 19 juillet je serai au Met Life Stadium de New York pour commenter cet événement… Mais ça ne me stresse pas, pas encore en tout cas (rires) et ce ne sera que du bon stress, stimulant. J’en profite à 300% ! 

P.d’A : Commenter pour une chaîne spécialisée de sport avec une audience de puristes et pour M6, une chaîne généraliste, c’est différent ? 

X.D. : Non, je pense être resté le même. Je me dis que si on est venu me chercher c’est pour ce que je donne à l’antenne. Je n'ai pas eu à me renier même si, oui, il y a des choses qu'on répète peut-être un peu plus sur M6, mais je fais ça naturellement. La vraie différence, c’est l’exposition médiatique et les audiences. Mais elles ne changent en rien mafaçon de travailler. Je prépare chaque match avec la même envie, la même passion. 

P.d’A : Le 5 décembre, vous entrerez de plein pied dans la Coupe du Monde avec le tirage au sort. Quels sont vos favoris ? 

X.D. : En Europe, l’Espagne se détache aujourd’hui. Mais il y a aussi le Portugal qui a une sacrée génération de joueurs armés pour remporter enfin un tel trophée. N’oublions pas les Anglais aussi et l’équipe de France bien sûr. Il faudra aussi compter sur le football africain avec le Maroc, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, et Brésiliens et Argentins devraient comme d’habitude être présents. C’est assez ouvert. 

P.d’A : A votre arrivée à M6, on vous a vu apparaître à l’animation de l’émission « Qui veut être mon associé ? ». C’est une de vos envies de vous diversifier à l’avenir ? 

X.D. : Non ! C’était un essai et j’aime bien relever des challenges, sortir de ma zone de confort. Mais on ne m’a pas trouvé un vrai positionnement. De toute façon, je sais, en fait, que ma vie c’est le foot ! Je ne l’abandonnerai jamais tant qu’on me proposera de vivre cette passion.