Vendanges : le vin comme lien avec l’histoire de notre ville

Cette 34e édition des vendanges n’a pas fait exception à la tradition et ce sont des jeunes de CM2 de l’école des Chartreux accompagnés de leur directrice Marie Lepors qui sont venus début septembre prêter main forte à la famille Legrand et à la Confrérie pour récolter environ 130 litres de jus de raisin. Armés de leur épinette dans une main et d’un panier en osier dans l’autre, les enfants, accompagnés des membres de la Confrérie, ont soigneusement cueilli chaque grappe, triant les grains abîmés, avant de procéder au foulage aux pieds, puis au pressurage.  

Autant d’activités observées avec tendresse et fierté par Yves Legrand, digne hériter d’une famille qui a réinscrit à Issy une tradition disparue après avoir fait reprendre racine à ses vignes en 1992. « Nous ne sommes pas qu’une cave qui abrite du vin. Nous voulons le retour du vin culturel, avec un lieu que l’on partage aux Isséens et avec les enfants de nos écoles particulièrement qui, ensuite, iront raconter à leurs parents. La vigne, ça crée une âme, un ADN. Avec cette tradition d’accueil, on crée un lien avec l’histoire de notre ville », raconte Yves Legrand. L’occasion aussi de remettre en valeur les métiers manuels. 

Cette tradition est une grande fierté pour la Confrérie et un hommage respectueux à nos ancêtres qui, jusqu'au début du XXe siècle, cultivaient la vigne en Île-de-France depuis plus de 1 000 ans. « Au XVIIIe siècle, poursuit Yves Legrand, avec ses 45 000 hectares, l'Île-de-France était la plus grande région viticole de France et exportait ses vins à travers toute l'Europe. Au XIXe siècle, sur 22 conseillers municipaux d’Issy, onze étaient vignerons ! ». 

Un retour du vin à Issy qui n’a pas encore choisi depuis 35 ans son camp entre la curiosité locale ou véritable révélation. « Notre vin nécessite, tous les cinq ans environ, une dégustation minutieuse de ses 15 ou 20 derniers millésimes conservés dans les caves au cœur des crayères d’Issy pour une analyse totale, poursuit Yves Legrand. Les vignes ne sont replantées que depuis 35 ans et à chaque millésime nous acquerrons progressivement nos lettres de noblesse. Ce n’est pas du folklore, on veut être reconnu comme un grand vin ! ».  

Et ce de travail de mémoire commence à porter ses fruits : un immeuble en construction voisin du Chemin des Vignes va se prénommer “Le Millésime”.