Mis à jour le 28 juillet 2022

Rencontre avec Touré Kunda, les pères de la World Music!

Initialement prévu dans le cadre des semaines isséennes des droits de l'enfant, le concert de Touré Kunda a été reporté. En attendant une nouvelle date, on a rencontré Sixu Tidiane Touré, l'un des membres du célèbre groupe sénégalais.
© Audran Sarzier

Une nouvelle fois, Issy organise les semaines isséennes des droits de l’enfant afin de rappeler l’importance du droit à la santé, à la culture et à l’éducation pour les enfants.

Cette année, l’événement s’inscrit dans la saison Africa 2020, qui présentera les points de vue de la société civile africaine du continent et de sa diaspora récente.

Rencontre de Sixu Tidiane Touré, l’un des deux frères du mythique duo sénégalais qui a bercé de multiples générations.

Quel est votre message dans le cadre des semaines des Droits de l’enfant ?
Sixu Tidiane Touré : Pour nous, l’enfant est sacré, il représente notre avenir. Nous devons l’accompagner pour qu’il profite de l’école, qu’il accède à une vraie éducation, qu’il puisse lui-même comprendre le monde et s’en saisir, devenir quelqu’un au milieu des autres.

Quand nous étions nous-mêmes enfants, Ismaël et moi, nous écoutions les musiques sénégalaises, nous en étions remplis, on la jouait, on l’apprenait avec mon frère.

Puis, on a découvert les radios internationales, avec tous ces artistes qui vivaient sur d’autres continents comme James Brown, Brassens, Creedence Clearwater, Led Zeppelin. La musique nous envahissait, elle nous invitait. On a décidé de voyager, de rejoindre l’Europe pour mélanger notre musique avec les autres, de rechercher inlassablement un message d’universalité.

Comment avez-vous construit l’identité de Touré Kunda, l’un des premiers groupes de World Music ?
S.T.T. : Nous avons toujours été pour une vision globale du monde, l’universel, c’est le local, les murs en moins. La France nous a reçus avec beaucoup de générosité. Même si elle ne comprenait pas notre langue, la population adorait notre musique.

Aujourd’hui, presque quarante après, nous abordons toujours les mêmes thèmes, l’amour, la tolérance la fraternité et nous dénonçons les injustices sociales. Notre lutte permanente est la liberté et de faire tomber les frontières.

Et tous ces messages dans notre musique, nous les avons mis au service de l’humanité, notre voisine. On a grandi avec cette idée de partage, de solidarité. On a fait beaucoup plus d’humanitaire que gagné de l’argent, mais on sait pourquoi on l’a fait.

Notre lutte permanente est la liberté et de faire tomber les frontières

Comment se réinvente TouréKunda face à la pandémie qui touche la planète et les artistes ?
S.T.T. : Aujourd’hui avec l’épidémie, nous sommes face à quelque chose de manichéen, qui va à l’encontre du message universaliste.

Nous devons nous respecter les uns les autres, pas parce que c’est un message politique, mais parce qu’il est essentiel d’être dans une démarche fondamentale que nous devons transmettre à nos enfants, pour se protéger, protéger nos proches, notre entourage. Nous avons perdu beaucoup d’amis depuis 9 mois, Manu Dibango, Mory Kante, artistes ou d’autres encore.

Nos prières accompagnent tous ceux qui sont partis et j’insiste sur le message de prévention et du respect des gestes barrières.

Pour conclure, les enfants sont ouverts à toutes les cultures et nous devons les regarder pour nous reconnecter à notre part d’universalité. On est le Monde.

Semaines isséennes des droits de l’enfant jusqu’au samedi 29 novembre

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