Mis à jour le 28 juillet 2022

Perrine Le Buhanic, le badminton dans le sang!

Après avoir brillamment décroché les titres de championne de France et d’Europe vétérans en 2018, Perrine Le Buhanic est devenue l’été dernier vice-championne du monde dans la catégorie vétérans en simple dame.
Crédits : badmintonphoto

Vous avez commencé le badminton très tôt, à 12 ans. Pourquoi ce sport en particulier ?

Perrine Le Buhanic : Étant très sportive et hyperactive, le badminton a été l’exutoire nécessaire pour évacuer mon énergie et m’épanouir. L’un de mes frères pratiquait déjà ce sport, j’ai donc voulu prendre exemple sur lui mais mon caractère et mon acharnement m’ont poussée très loin. Le badminton est l’unique sport au monde qui permet d'utiliser tous les muscles de son corps : il est cardio, endurant, musculaire et explosif... tous les ingrédients nécessaires pour bien se défouler.

Depuis la fin des années 90, vous accumulez les médailles. Ça fait quoi, d’être championne de France ?

P. L. B. : Quand j’étais jeune, j’étais téméraire, combative et forte tête, une vraie bretonne ! J’ai été 8 fois vice-championne de France jusqu'en 2011 où j’ai décroché le 1er titre senior, un véritable bonheur après des années de frustration. Je suis ensuite devenue championne de France dans les vétérans pendant deux années consécutives, ce qui me réjouit.

Racontez-nous comment vous en êtes arrivée là.

P. L. B. : J’ai suivi une formation de sport études à Saint-Méen en Bretagne, avant de me diriger vers le pôle CREPS sur Dinard. Je suis arrivée en Ile-de-France, au pôle espoir sur le CREPS à Châtenay-Malabry pendant 3 ans. C'est à cette époque que j'ai signé au club d'Issy-les-Moulineaux, pendant la saison 98/99, puis je suis restée plus de 15 ans au pôle France sur l'INSEP. En parallèle, je me suis orientée vers la filière médicale avec un bac d’auxiliaire de puériculture et aide-soignante puis j’ai obtenu un bac des sciences médico-sociales via le CNED et me suis orientée dans l’imagerie médicale. J’ai mis ma carrière à l’international entre parenthèses pendant 3 ans pour finir mes études et décrocher mon diplôme de technicienne supérieure en imagerie médicale. En 2010, après l'obtention de mon diplôme, j'ai travaillé et relancé ma carrière internationale pour obtenir un ticket pour les mondiaux à Paris.

J’ai été 8 fois vice-championne de France jusqu'en 2011 où j’ai décroché le 1er titre senior, un véritable bonheur après des années de frustration.
Perrine Le Buhanic

Vous avez remporté cet été le titre de vice-championne du monde dans la catégorie 35-39 ans. Racontez-nous ce match.

P. L. B. : Cet été, j'ai participé aux mondes vétérans à Katowice (Pologne) à l’issue desquels ma finale s’est révélée difficile dans tous les sens du terme. À l’origine programmé vers 13h, mon match s’est finalement déroulé à 18h sur un court qui n'était pas prévu et qui s’est avéré moins adapté à mon type de jeu. La climatisation m’a désavantagée car j’étais attaquante alors que mon adversaire avait un style plus posé et défensif donc moins déstabilisé lors des mouvements d'air. Dans ces conditions difficiles, aucun de mes coups favoris ne passaient, j'ai donc combattu avec le caractère, mon coeur et ma hargne. J'étais venue pour la médaille d'or donc je me suis battue avec les armes que j'avais mais le 3e set n'a pas tourné en ma faveur. Ma plus grande déception sur le match, c'est de ne pas avoir pu jouer à mon meilleur niveau avec mes armes.

Vous êtes à l’IMBC92 depuis vos 17 ans. Pourquoi ce choix ?

P. L. B. : Cela fait 20 ans que je suis à l'IMBC92 : je suis arrivée dans une équipe jeune et pleine d’avenir dont l’objectif était d'être championne  de France interclubs et de participer à la coupe d’Europe. Le niveau d’entraînement relevait de l’excellence et le groupe était énergique, rigoureux et structuré. De plus, c’est le seul club en France où l'on peut s’entraîner 1 à 2 fois par jour et tous les jours. J'ai pris racine dans cette équipe qui est devenue une famille. Ce club ne juge pas en termes d'âge, de niveau et clairement je m'amuse comme une folle tout en restant sérieuse pendant les entraînements. Mes meilleurs souvenirs de compétitions, je les ai vécus avec le club, on se transcende grâce cette équipe d’où ma longévité.

Perrine Le Buhanic, championne de badminton
Crédits : badmintonphoto

Il y a un peu plus de deux ans, vous avez fait un appel sur Twitter pour défier des internautes en match.

P. L. B. : Les réseaux sociaux permettent de mettre en lumière le développement de mon sport qui est peu médiatisé. Twitter est un média très utilisé de nos jours qui permet aux gens de se connecter facilement et de découvrir de nouvelles choses. À force d’entendre les joueurs de mon club dire qu’ils voulaient jouer contre moi, j’ai eu l’idée de lancer ce défi. De plus, je n'avais pas de vacances, il fallait bien que je m'occupe durant cet été ! Le challenge était simple et peu coûteux : un t-shirt pour le gagnant s’il gagnait contre moi mais s’il perdait, je gagnais l’apéro en clair, une bonne bière bien fraîche après tous ces efforts.

Vous travaillez également à Issy. Pouvez-vous nous en dire plus ?

P. L. B. : Après l’obtention de mon diplôme, une amie m’a proposé de postuler dans son groupe de radiologie la SELARL ICC (Issy-les-Moulineaux, Châtillon, Clamart) qui se nomme maintenant la radiologie92, comprenant plus de 8 sites dans les environs. Une opportunité intéressante à l'époque car le cabinet était situé à 1 minute de mon appartement à Issy, et à proximité du gymnase. De plus, ils m'offraient un contrat de vacataire pour me permettre de poursuivre mon sport. J’ai de la chance d’avoir un métier d'avenir, cela fait 10 ans que je pratique dans ce groupe en pleine expansion et que j'aime beaucoup. Je pratique tout : la radiologie conventionnelle, mammographie, scanner, irm...

Quel rapport avez-vous avec votre ville ?

P. L. B. : Je vis à Issy depuis 20 ans mais je suis propriétaire depuis maintenant 3 ans. J'aime vraiment cette ville, toujours en évolution permanente, calme, sécurisante et extrêmement sportive. Je suis du Finistère (29) donc il fallait garder des racines, j'ai juste inversé les chiffres 92 pour rester dans mon élément !