Les Hikikomori : un phénomène entre culture et souffrance contemporaine
“Hikikomori”. Ce terme japonais désigne des personnes, en majorité de jeunes hommes, qui choisissent de se retirer du monde social. Ces individus vivent reclus, souvent dans leur chambre, pendant des mois voire des années, en évitant tout contact extérieur, sauf pour satisfaire à leurs besoins essentiels. Apparu dans les années 1990 au Japon, ce comportement de retrait extrême touche aujourd’hui d’autres pays, dont la France.
Le Hikikomori soulève de nombreuses interrogations : s’agit-il d’une pathologie mentale ? D’un trouble social ? D’une réponse culturelle à la pression contemporaine ? Ce phénomène se situe à la croisée des enjeux psychiques, familiaux et sociétaux, échappant aux classifications habituelles des troubles mentaux.
En France, bien que les chiffres restent difficiles à établir, de plus en plus de jeunes adoptent ce mode de vie en retrait. Le phénomène inquiète les familles, interpelle les professionnels de santé mentale, et inspire aussi auteurs, artistes et vidéastes. Sur Internet, de nombreux témoignages évoquent cette réalité ambivalente : isolement, anxiété sociale, mais aussi créativité, relations virtuelles, parfois même télétravail. Face à cette complexité, des dispositifs spécialisés se mettent en place : consultations hospitalières ou libérales, accompagnement familial, approches pluridisciplinaires. Ces initiatives cherchent à comprendre et aider ces jeunes, sans les stigmatiser.
Cette matinée d’échanges accueillera Manuella De Luca, psychanalyste et professeure de psychologie clinique et de psychopathologie à l’université Paris Cité, également responsable du pôle de psychiatrie et de psychopathologie de l’adolescent et du jeune adulte à l’Institut MGEN de La Verrière (Yvelines). La discussion sera animée par Rémi Bailly, pédopsychiatre au centre hospitalier intercommunal de Créteil, et Sylvain Missonnier, professeur en psychologie clinique de la périnatalité à l’université Paris Cité et psychanalyste.
Vendredi 20 juin, de 10h à 12h à l’Espace Andrée Chedid
Entrée libre sur réservation : www.issy.com/reservation-espacechedid