Mis à jour le 20 décembre 2022

Comment Microsoft veut réduire l'impact du numérique sur le climat

Les usages du numérique se multiplient depuis quelques années. A tel point que le secteur est pointé du doigt pour son action néfaste sur l'environnement. Face à ce constat, les acteurs s'engagent à agir et ça commence par Issy !
Entretien avec Côme Perpère, directeur de la transformation chez Microsoft France, sur les évolutions du numérique face aux enjeux climatiques, dans le cadre de la web série "ça commence par Issy"

Selon l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME), le secteur numérique représenterait aujourd'hui 4% des émissions de gaz à effet de serre, ce qui représente un taux supérieur, par exemple, au transport aérien civil. Et 75% de ce chiffre est expliqué avant tout par la production des équipements électroniques, et dans une moindre mesure par leur consommation énergétique. Et les usages actuels du numérique ne laissent pas envisager une baisse de ce taux. Au contraire, il ne serait pas surréaliste d'en envisager un doublement d'ici 2025 si rien n’est fait. 

La situation n'a pas échappé au secteur industriel et aux grands acteurs du numérique, qui veulent ainsi montrer l'exemple, convaincus que les technologies peuvent d’abord être une solution à la crise climatique. Cette prise de conscience a démarré il y quelques années, mais l'on peut imaginer que les premiers résultats se verront assez vite. 

L'un des grands acteurs de ce secteur, Microsoft, a son siège implanté sur le territoire d'Issy-les-Moulineaux. Et l'entreprise américaine a déjà pris des engagements forts en la matière. Déjà neutre en carbone dans le monde entier depuis 2012, elle elle a récemment pris une série d’engagements pour avoir une empreinte carbone négative d’ici 2030. Elle s’engage même à supprimer tout le carbone émis directement ou en lien avec sa consommation d’électricité depuis sa création en 1975. Microsoft veut également devenir "water positive" d'ici 2030. 

Annonçant la totalité de son parc de véhicules en électrique d’ici 2030, elle travaille aussi sur l’hydrogène dans ses datacenters et va transformer dans les cinq prochaines années ses bâtiments et centres de données en campus écoénergétiques, alimentés à 100% par des énergies renouvelables. Microsoft s'engage également au respect de la biodiversité en créant, comme l'indique Côme Perpere, directeur de la transformation chez Microsoft France, "une plateforme de données environnementales, hébergées dans le Cloud, accessibles à tous".  

L'empreinte carbone au niveau mondial chez Microsoft a déjà baissé de 5% sur l'année écoulée. Come Perpère explique ce chiffre par le travail sur "l'efficience énergétique des appareils" vendus par l'entreprise. Par exemple, la dernière Surface pro consomme 60 % moins d’énergie que la première, lancée en 2013, et XBox a créé la première console de jeux neutre en carbone.

Microsoft a également fait émerger un nouveau pilier dans sa lutte contre le changement climatique, afin de se pencher sur de nouvelles technologies : son Fonds d’innovation pour le climat, dôté d'un milliard de dollars sur quatre ans, qui permettra de "financer des innovations qui vont compenser à l'échelle", comme l'indique Côme Perpère. Ce fonds va permettre de financer des innovations de rupture.

Pour accompagner les acteurs du secteur, l’entreprise créée par Bill Gates a même créé une “calculatrice de durabilité” qui permet d’analyser l’empreinte carbone de leur infrastructure informatique.

De bons gestes numériques à adopter

Limiter l'impact des usages numériques sur le changement climatique ne passe pas que par l'utilisation d'outils respectueux de l'environnement. Il demande également une amélioration des "comportements numériques", avec quelques bonnes habitudes à adopter : partager au maximum ses fichiers dans le Cloud, limiter au maximum le nombre de destinataires dans un mail, ranger sa boîte électronique et ses fichiers pour éviter les doublons, se débsabonner des listes de diffusion inutiles...

Les évolutions technologiques doivent aller de pair avec une mise en avant de la sobriété technologique