Mis à jour le 20 mai 2025

Laurent Luyat : « Animateur ? Je suis tombé dedans à la naissance »

Isséen depuis 1999, Laurent Luyat rythme sur France Télévisions nos étés télé sportifs depuis plus de 20 ans, entre Roland Garros, le Tour de France et les grands événements tels que Jeux Olympiques de Paris 2024. Pourtant, le journaliste-animateur entretient une autre passion, toute aussi forte, pour la variété française. Entretien plein de surprises avec un homme discret aux multiples talents.

Point d’Appui : Depuis combien de temps êtes-vous Isséen ? 

Laurent Luyat : J’ai débuté ma carrière à France 3 Grenoble d’où je suis originaire. A la fin des années 1990, je suis venu à Paris pour présenter « Tout le Sport » sur France Télévisions. J’ai été embauché en 1999 et alors un agent immobilier m’a fait découvrir Issy-les-Moulineaux et je m’y suis installé. C’est une ville très agréable, avec un cadre de vie assez exceptionnel qui permet, à quelques encâblures de Paris, de vraiment couper avec la tension parisienne. J’ai été frappé ici par l’harmonie qu’il y a ici entre les voitures, les piétons, les vélos. Chacun y a sa place et tout se passe bien entre eux. 

P.d’A : Où peut-on vous croiser dans Issy ? 

L. L. : Je suis une personne de nature discrète et je ne suis sur les réseaux sociaux qu’à titre professionnel. Le contact avec le public occupe toujours une place centrale dans mes émissions. Mais quand je vais faire mes courses, je me fais discret pour éviter d’avoir à faire trop de selfies devant des paquets de pâtes dans un supermarché (rires), même si à chaque fois que l’on m’aborde les Isséens sont toujours super sympathiques avec moi. 

P.d’A : Le printemps marque votre retour très soutenu à l’antenne sur France Télévisions. A commencer par Roland Garros dès le 25 mai. On reprend les mêmes et on recommence ? 

L.L. : Oui, ce sera déjà mon 23e Roland Garros ! Mais je ne m’en lasse jamais. J’adore le tennis depuis l’enfance et se retrouver sur la terrasse installée dans le court central est toujours un moment magique ! Nous avons avec Fabrice Colin, le grand ordonnateur en régie, une très belle émission à tenir qui mêle tout ce que j’aime dans ce métier : la compétition, sportifs, invités et vedettes, le côté imprévisible des matchs, le direct où nos décisions doivent se faire à la seconde, la relation avec le public, etc. Le jour où ça ne me fera plus cet effet, j’arrêterai. 

P.d’A : Puis vous enchaînerez le 5 juillet avec le Tour de France et votre émission d’arrivée d’étape « Vélo Club ». 

L. L. : Oui, là ce sera mon 20e Tour de France avec l’animation d’une émission que j’adore et un sport que j’ai appris à aimer grâce à l’équipe qui m’entoure, car ce n’était pas ma discipline de prédilection quand j’étais jeune. C’est passionnant d’être entouré de gens aussi différents que Laurent Jalabert, Marion Rousse, Yoann Offredo, Franck Ferrand, l’historien du Tour et tous les autres. A chaque arrivée d’étape, on vit et on fait vivre au public le cyclisme sous des angles très différents. 

P.d’A : On vous verra également à la rentrée pour les Mondiaux d’athlétisme en direct de Tokyo au Japon. Vous définissez-vous comme un journaliste sportif ? 

L. L. : Non, je ne suis pas un journaliste sportif. Je laisse les spécialistes qui m’accompagnent décrypter et commenter les événements sportifs que je couvre. Disons plutôt que je suis un journaliste passionné de sport, qui parle de sport, mais mon rôle est aussi et surtout d’être un bon animateur, un animateur d’équipe, d’émission. 

P.d’A : Ce que l’on connait moins de vous, c’est votre passion viscérale pour la variété française. Vous êtes d’ailleurs le plus grand fan de Michel Sardou, et je sais que vous connaissez tout son répertoire par cœur. 

L. L. : (éclats de rire) C’est vrai. Ne me demandez pas d’où ça vient, je ne sais pas, c’est comme ça. Sardou rythme et accompagne la vie de ses admirateurs parce qu’il a une chanson pour tous les moments de la vie. La beauté de mon métier est de m’avoir donné la chance de réaliser un documentaire sur lui en 2017. Quant à la variété française, c’est une passion depuis que je suis bébé (rires). Dès l’âge de deux ans, j’étais bercé par les vinyles que passaient mes parents. A l’âge de 5 ans, j’étais fasciné par l’univers des Carpentier, de GuyLux, de Michel Drucker. Et à l’âge de 10 ans, je vivais dans ma chambre avec une caméra imaginaire et je refaisais l’animation de leurs émissions ! C’était un monde magique pour moi ! Thierry Ardisson disait qu’il y avait deux types d’animateur : ceux qui sont tombés dedans à la naissance et ceux qui le deviennent par hasard. Je fais partie de la première catégorie. 

P.d’A : On vous a d’ailleurs vu animer des émissions de variétés à l’occasion des JO 2024 de Paris. 

L. L. : Oui, là aussi j’ai réalisé un rêve. J’ai couvert mes premiers Jeux Olympiques à Sydney en 2000. 24 ans plus tard, j’étais l’animateur d’une émission phare sur France Télévisions pour les Jeux Olympiques 2024, chez moi à Paris ! En amont, pour faire vivre l’événement médiatiquement, j’ai donc pu coanimer avec Laury Thilleman une émission de variétés en juillet 2023, puis une autre pour l’arrivée de la Flamme. C’était fou ! 

P.d’A : Et vous avez continué à assouvir votre passion pour la musique en avril dernier, cette fois comme auteur et réalisateur d’un documentaire d’1h50 diffusé sur France 3 et intitulé « Les années 80, une génération de tubes ». 

L. L. : Le documentaire sur Michel Sardou m’avait montré combien j’adorais cet exercice. Je voulais aborder les années 80 car c’est la décennie des révolutions musicales. Mais je voulais aussi dans l’écriture recontextualiser tout ça, replacer la musique dans l’évolution de la société de l’époque. Ce fut un travail de titan ! J’ai passé 5 mois à écrire et visionner des archives de l’INA pour y dénicher des images rares ou jamais vues. Et encore trois mois en salle de montage. Ce travail a été récompensé puisque le documentaire a été vu par plus de 2 millions de téléspectateurs. Sans compter les messages de remerciements pour avoir fait revivre cette période qui a marqué la vie de millions de Français. 

P.d’A : Vous n’allez donc pas vous arrêter en si bon chemin ? 

L.L. : J’avoue, j’ai déjà mis en route un nouveau documentaire sur les années 1990 cette fois. Je le prépare pour la fin de l’année. Ensuite, le rêve absolu serait d’en réaliser un sur Guy Lux. Ca peut paraître vieux vu comme ça mais cet homme est un pionnier, il a inventé la variété à la télé, l’interaction avec le public avec «la Une est à vous », les jeux télé. 

P.d’A : Les jeux télé justement, merci pour la transition. On va bientôt pouvoir vous découvrir dans un nouveau rôle : animateur de jeu d’aventure sur France Télévisions. Vous venez tout juste de terminer le tournage. Racontez-nous. 

L.L. : Ce jeu d’aventure s’appelle "L’Anneau". C’est un escape-game grandeur nature tourné dans des conditions extrêmes dans les Alpes, à Isola 2000, avec 13 participants poussés au bout de leurs retranchements. Je ne peux pas trop vous en dévoiler plus pour garder la surprise mais là encore ce fut une expérience incroyable. J’ai tourné dans des conditions climatiques difficiles, à me retrouver à 2500m d’altitude à présenter dans 1m50 de neige à moins dix degrés ! Là encore, j’ai découvert un nouvel aspect du métier : animateur de jeux, d’aventure qui plus est, où il faut rester solennel, être sobre, pas trop souriant ni complice avec les participants. Vous découvrirez tout ça l’hiver prochain.