La ville organisatrice de l’Exposition Universelle 2030 sacrée à Issy
Décrocher l’organisation d’un « méga-événement » tel qu’une Exposition Universelle (tous les 5 ans), c’est assurer à son pays – et à sa ville organisatrice – développement et croissance économique accélérée, prestige influence et image politique internationale renforcée. A titre d'exemple, la tour Eiffel a été bâtie à Paris à l'occasion de l'exposition universelle de 1889 et la dernière en date, à Dubaï, a enregistré 24 millions de visiteurs. Autant dire que vouloir décrocher l’Exposition Universelle 2030 impliquait pour les trois villes candidates – Ryad (Arabie Saoudite), Busan (Corée) et Rome (Italie) - de gros investissements en termes de communication et de lobbying. Ingrédients qu’on pu découvrir les Isséens, fin novembre, à l’occasion de la cérémonie d’annonce du lauréat, au Palais des Congrès d’Issy, lieu qu’avait choisi le BIE (Bureau International des Expositions) pour rendre son verdict.
Une effervescence pittoresque en centre-ville
Pendant quelques jours, jusqu’à la date fatidique du 28 novembre, les Isséens ont pu assister à une effervescence des plus pittoresques et bon enfant dans le centre-ville : mascottes représentant la mouette coréenne "Boogi" se tenant sur des vélos, palmiers multicolores à la sortie du métro, brasserie du « Comptoir d’Issy » rebaptisée « Bistro Busan » et privatisée par la délégation de journalistes et officiels coréens venus en nombre, défilé de camionnettes bardées d’écrans géants « led » diffusant des clips promotionnels de chaque candidature, ou encore supporters brandissant des écharpes dans les rues, comme on le ferait dans un stade de foot. Sans parler d’un balai incessant de limousines diplomatiques, déplaçant des personnalités de chaque pays. Des personnalités influentes à l’image de l’enjeu de l’événement.
Déjà, en juin dernier, Yoon Suk Yeol, le Président de la République de Corée, s’était déplacé en personne au Palais des Sports d’Issy-les-Moulineaux, base opérationnelle de Busan, pour soutenir la candidature de sa ville. Cette fois, c’est le Premier ministre coréen, Han Duck-soo, qui a fait le déplacement, en compagnie d’une délégation dans laquelle on pouvait compter Ban Ki-moon, l’ancien secrétaire général des Nations Unies. Côté Arabie Saoudite, c’est le prince Faiçal bin Farhan al Saud, ministre des Affaires étrangères, qui accompagnait le maire de Ryad. Et même absent, la star portugaise Cristiano Ronaldo, qui joue dans le club saoudien d’Al-Nassr, avait enregistré un message diffusé dans une vidéo présentée aux délégués juste avant le vote. Les Italiens, pour leur part, pouvaient compter sur le ministre des Sports, Andrea Abodi, le vice-président de la Région Latium, Roberta Angelilli et le maire de Rome, Roberto Gualtieri.
Puis les ambassadeurs, délégués des 180 pays membres pays ont voté. Et en fin de journée, la ville de Ryad, capitale de l’Arabie Saoudite, était désignée pour accueillir l’évènement entre le 1er octobre 2030 et le 31 mars 2031.