Mis à jour le 6 mai 2024

Isséane, un modèle de traitement de déchets qui séduit les Coréens

C’est à l’intérêt que nous portent des visiteurs étrangers que l’on mesure le caractère innovant de certaines de nos installations. En témoigne la venue à Isséane, le 27 février dernier, d’une délégation coréenne de la ville d’Incheon, accompagnée de nombreux journalistes.

En septembre 2023, l’ambassadeur de Corée du Sud en France, M.Choi Jai Chul, avait été séduit par sa visite d'Isséane, le centre de traitement des déchets. Cette visite, organisée à l’invitation d’André Santini, a ensuite fait l’objet d’une vidéo largement diffusée en Corée, à la recherche de solutions efficaces d’élimination des déchets. Cette fois, c’est accompagné de nombreux journalistes de son pays que le maire de la ville d’Incheon, troisième ville de Corée avec 3,2 millions d’habitants, est venu visiter Isséane, qui réceptionne les ordures ménagères résiduelles de 22 communes de la métropole. C’est que le sujet est d’actualité en Corée du Sud. Incheon, située à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Séoul où réside près de la moitié de la population du pays, possède en effet la caractéristique d’abriter la plus grande décharge du pays, un dépôt à ciel ouvert accueillant près de 15 000 tonnes de déchets par jour. Or cette décharge est appelée à fermer. Il est donc impératif de trouver un moyen de traiter ces déchets autrement que par l’enfouissement, méthode encore couramment utilisée en Corée du Sud. Pour s’inspirer d’un modèle qui fonctionne, les coréens ont donc choisi le centre de valorisation du Syctom, à Issy-les-Moulineaux. Et, une fois encore, ils n’ont pu que constater son efficacité et son côté vertueux. 

Le centre d’incinération d’Isséane assure la combustion de 61 tonnes/heure de déchets, avec une fosse de réception de près de 23000 m3, deux groupes de fours-chaudière d’une capacité unitaire de 30,5 t/heure, dans lesquels les déchets sont incinérés à une température de plus de 1000 °C et un turbo-alternateur qui permet de générer de l’électricité. La chaleur générée par la combustion des déchets permet en effet de produire de la vapeur pour les réseaux de chauffage urbain ainsi que de l’électricité. La vapeur produite par les 3 unités de valorisation énergétique du Syctom (Issy - Ivry-sur-Seine et Saint-Ouen-sur-Seine) permet à la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain (CPCU) de chauffer l’équivalent de 300 000 logements, dont tous les hôpitaux de l’APHP. L’électricité produite permet l’auto-alimentation des centres d’incinération, le surplus étant vendu à EDF.

La délégation coréenne est repartie d’Isséane avec la conviction que nous possédions un modèle inspirant qui mérite d’être dupliqué.