Mis à jour le 28 juillet 2022

Interview : Philippe Barralon, un nouveau Commissaire de police à Issy-les-Moulineaux

Le Commissaire de police Philippe Barralon a pris ses fonctions, l’été dernier, en tant que Chef de la circonscription de police d’Issy-les-Moulineaux.

Philippe Barralon, vous avez pris vos fonctions à la tête du Commissariat de police d’Issy-les-Moulineaux le 1er juillet dernier. Quelles ont été vos précédentes expériences ?

J’ai d’abord exercé pendant 12 ans en tant qu’officier de police au sein de plusieurs services spécialisés, notamment dans le domaine judiciaire. À ma sortie de l’Ecole Nationale Supérieure de Police, j’ai été affecté, en juillet 2018, en qualité de Commissaire central adjoint du 7e arrondissement de Paris.

Quels sont vos objectifs au sein du Commissariat de police d’Issy-les-Moulineaux ?

Les premiers temps d’une prise de fonction sont consacrés à l’évaluation du fonctionnement du service. L’enjeu consiste à mettre en cohérence le travail de l’ensemble des unités afin que l’action initiée par les effectifs de voie publique dans la lutte contre la délinquance soit relayée par celle de l’unité dédiée à l’investigation dans l’élucidation des faits.

La lutte contre la délinquance de voie publique est essentielle. Se sentir en sécurité dans sa ville est une priorité.

Je travaille dans cet objectif avec la volonté de rapprocher la police et la population et de multiplier les patrouilles au sein des quartiers notamment avec la police de sécurité du quotidien pour une meilleure visibilité et proximité de mes effectifs auprès des Isséens.

Comment caractériseriez-vous la délinquance à Issy-les-Moulineaux ?

Issy-les-Moulineaux est une ville sûre dans laquelle le niveau de délinquance est faible. Pour autant, la ville est soumise à l’évolution des tendances de la délinquance au même titre que tous les grands centres urbains. C’est notamment le cas pour les cambriolages (en particulier des commerces) dont l’augmentation aux mois de juillet et août derniers est un phénomène qui a touché sans distinction l’ensemble de la plaque parisienne.

À Issy, la réactivité d’un commerce en particulier et ses dépôts de plainte ont permis une mobilisation rapide de mes effectifs de rue qui ont interpellé 3 individus ; le travail des enquêteurs a ensuite permis de leur imputer 5 vols par effraction à l’encontre de 3 commerces ; les mis en cause ont été déférés devant le Parquet du Tribunal Judiciaire de Nanterre.

Si Issy reste moins impactée que d’autres communes altoséquanaises, mes effectifs demeurent mobilisés afin de pouvoir juguler ce phénomène.

Issy-les-Moulineaux a connu en quelques mois, à l’annonce de la sortie du déconfinement puis le jour de la fête nationale, deux faits marquants avec incendie de poubelles et tir de feux d’artifice en direction des immeubles et des policiers, mettant en danger la sécurité des riverains et des services de secours, l’un avenue de Verdun, l’autre rue de l’Egalité.

Issy-les-Moulineaux est une ville sûre dans laquelle le niveau de délinquance est faible
Philippe Barralon

Comment expliquez-vous ces faits exceptionnels sur notre territoire et quelles ont été les réponses apportées ?

Pour les faits du 18 mai commis avenue de Verdun, mes effectifs de police ont procédé à l’interpellation de 9 jeunes isséens qui, lors de leurs auditions, n’ont su donner d’explication quant à la motivation de leur geste. Sur instruction du magistrat du Parquet, 6 d’entre eux ont été déférés à Nanterre.

Pour les actes commis en juillet, s’il n’a pas été possible de procéder à l’interpellation de leurs auteurs au moment des faits, l’enquête est toujours en cours pour tenter de les identifier à partir des témoignages reçus et du travail des enquêteurs.

Impact du confinement en période de pandémie, phénomène de mode pour imiter les violences urbaines du nord du département ou défi entre jeunes via les réseaux sociaux par provocation envers les forces de l’ordre dans le but de se mesurer à elles, il est compliqué de trouver une seule explication à ces faits inadmissibles, d’autant plus sur une commune où l’on connaît l’ampleur des actions mises en oeuvre par la ville, notamment via le CLAVIM, à destination des Isséens.

Que répondez-vous aux Isséens qui appellent la Police pour des faits récurrents (nuisances nocturnes afférentes à des regroupements de personnes dans l’espace public) et ne comprennent pas pourquoi le véhicule ne fait parfois que passer sans verbalisation ni contrôles apparents ?

Je veux tout d’abord leur dire qu’ils ont raison de faire appel à nos services en composant le « 17 » et doivent continuer à le faire. Plusieurs raisons peuvent expliquer l’absence d’intervention immédiate.

Les policiers peuvent être déjà engagés sur une mission jugée prioritaire par l’opérateur radio. C’est le même principe que dans un hôpital, chaque fait mérite une intervention mais priorité est donnée à l’urgence. Il arrive également que, pour régler une situation, nous choisissions d’orienter notre stratégie sur un volet judiciaire. Le temps judiciaire est plus long mais efficace sur le long terme.

Ainsi, 3 mois d’investigations et de repérages ont permis, en février dernier, l’interpellation de 10 personnes dont 8 ont été placées en détention provisoire.

Au final, tout signalement est pris en compte, dans l’immédiat ou en différé, et me permet d’organiser de manière ciblée les interventions  de mes effectifs sur la commune.

Face aux incivilités du quotidien, quel rôle jouez-vous ?

L’action de la police est globale. Elle lutte contre la délinquance générale, contre les troubles à la tranquillité publique mais également contre les incivilités du quotidien par le biais de la verbalisation à chaque fois que cela est possible.

À ce titre, j’ai demandé à me effectifs de multiplier les patrouilles pédestres et à vélo afin de favoriser les contacts avec la population (particuliers, commerçants, etc.) et ainsi recueillir leurs doléances afin d’y apporter la réponse la plus juste.

Quel est votre sentiment sur la crise sanitaire que nous vivons actuellement et l’impact de la mise en oeuvre des mesures barrières tant sur les Isséens qui voient leur quotidien contraint que sur vos effectifs qui voient leurs missions modifiées d’autant ?

Comme tout le monde, je constate l’ampleur des conséquences de cette crise dans tous les secteurs de la société. En résonance à la gravité de cette crise, les mesures barrières mises en place ont bouleversé nos habitudes et sont sources de nombreuses contraintes. Pour autant, il faut se conformer au respect de la réglementation.

Pour en contrôler la bonne application, en parallèle aux contrôles aléatoires mis en oeuvre, le Commissariat procède régulièrement à des opérations dédiées à cette thématique, ce qui me permet de constater avec satisfaction que la grande majorité des Isséens respectent le port du masque.

J’ai demandé à me effectifs de multiplier les patrouilles pédestres et à vélo afin de favoriser les contacts avec la population (particuliers, commerçants, etc.) et ainsi recueillir leurs doléances afin d’y apporter la réponse la plus juste.

Avez-vous un message particulier à adresser aux Isséens ?

Les Isséens sont nos partenaires au quotidien via un signalement, un appel d’urgence, un mail ou un dépôt de plainte, autant d’actes qui nous mobilisent au quotidien. Je veux qu’ils sachent qu’ils peuvent compter sur mon engagement et celui des effectifs du Commissariat au service
de cette ville si agréable et dynamique.

Issy-les-Moulineaux se démarque par un grand engagement dans le domaine de la prévention sécurité et du partenariat avec l’ensemble des acteurs du territoire. Le Commissariat de police s’est toujours inscrit dans cette ligne et il me paraît essentiel de poursuivre et développer ces actions.

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