Mis à jour le 11 juin 2023

Dust Mo­bile, lau­réat du Fo­rum In­ter­na­tio­nal de la Cy­ber­sé­cu­rité

Dust Mo­bile, start-up is­séenne fon­dée en 2017, a reçu, dé­but avril, le prix du Jury du Fo­rum In­ter­na­tio­nal de la Cy­ber­sé­cu­rité, qui s’est tenu à Lille.

Opé­ra­teur mo­bile de cy­ber­dé­fense avec une cou­ver­ture mon­diale, pro­met­tant pro­tec­tion et ré­si­lience, elle pro­pose à ses clients (une cen­taine, la plu­part des en­tre­prises ou ad­mi­nis­tra­tions stra­té­giques), des cartes SIM aux fonc­tion­na­li­tés in­no­vantes, ca­pables de ré­sis­ter aux cy­be­rat­taques en tous genres. 

Tout smart­phone peut être es­pionné sans avoir à ins­tal­ler de lo­gi­ciel tiers, a mis en garde le fon­da­teur de la star­tup Dust Mo­bile, Jean-Mi­chel Hen­rard, au Fo­rum in­ter­na­tio­nal de la cy­ber­sé­cu­rité (FIC). « Pour 500 dol­lars par mois sur le dark net, uni­que­ment en connais­sant votre nu­méro, un pi­rate peut, à dis­tance et à votre insu, lo­ca­li­ser votre té­lé­phone, in­ter­cep­ter et écou­ter vos ap­pels et vos SMS et MMS, vous les ren­voyer mo­di­fiés ou en en­voyer ou ap­pe­ler comme si c’était vous » , a t-il ex­pli­qué. Le smart­phone est au­jour­d’hui le « ta­lon d’Achille des or­ga­ni­sa­tions » conclut il.

Les pi­ra­tages de té­lé­phones sont de­ve­nus de plus en plus so­phis­ti­qués, avec des lo­gi­ciels qui s’ins­tallent dis­crè­te­ment sur un té­lé­phone et es­pionnent son contenu. 

Son en­tre­prise a donc dé­ve­loppé un sys­tème de pro­tec­tion contre ce risque de pi­ra­tage peu connu, qui voit les ha­ckers uti­li­ser no­tam­ment les failles de sé­cu­rité des cartes SIM ou des sys­tèmes per­mettent à deux per­sonnes n’ayant pas le même opé­ra­teur de com­mu­ni­quer. Il s’agit de failles aussi an­ciennes que les ré­seaux. « Ces pro­to­coles de com­mu­ni­ca­tion entre opé­ra­teurs ont été conçus à l’ori­gine sans pro­tec­tion car seuls les opé­ra­teurs y avaient ac­cès. Main­te­nant, tout le monde peut po­ten­tiel­le­ment y avoir ac­cès. Les ha­ckers peuvent ainsi lan­cer des com­mandes d’at­taques, il leur suf­fit d’avoir votre 06 », a ra­conté M. Hen­rard, un an­cien de Fu­jitsu Te­le­com, Air­bus Dé­fense et Tha­lès.

Ces failles, déjà si­gna­lées par l’Agence eu­ro­péenne pour la cy­ber­sé­cu­rité et le grou­pe­ment mon­dial des opé­ra­teurs GSMA, concernent tous les opé­ra­teurs, y com­pris en 5G, même si cer­tains ont mis en place des pro­tec­tions plus ro­bustes, a re­levé M. Hen­rard.

Dust Mo­bile com­mer­cia­lise une carte SIM pare-feu : l’uti­li­sa­teur est alerté par en cas d’at­taque et peut ainsi les blo­quer. Il ne s’adresse qu’aux en­tre­prises et aux ser­vices éta­tiques, « pour évi­ter de pro­té­ger ceux qui ne de­vraient pas l’être« , a pré­cisé le di­ri­geant. Cette carte SIM blin­dée est aussi com­pa­tible avec n’im­porte quel ob­jet connecté. 

Opé­ra­teur mo­bile, Dust Mo­bile couvre 737 ré­seaux à tra­vers le monde ce qui per­met à ses clients de bé­né­fi­cier d’une connexion qua­si­ment par­tout dans le monde. Les don­nées de com­mu­ni­ca­tion sont d’au­tant plus sé­cu­ri­sées que l’en­tre­prise pos­sède son propre cœur de ré­seau, ins­tallé en France.

L’an der­nier, la star­tup a levé 12 mil­lions au­près du Fonds In­no­va­tion Dé­fense opéré par Bpi­France et de deux autres fonds fran­çais (Ti­ke­hau et Omnes). Cela lui per­met­tra de se ren­for­cer en Eu­rope (où sont déjà ba­sés 50% de ses clients), no­tam­ment en Al­le­magne, Es­pagne, Royaume-Uni cette an­née avant d’at­ta­quer l’in­ter­na­tio­nal. Pour y par­ve­nir, Dust Mo­bile a prévu de dou­bler le nombre de ses em­ployés (une ving­taine au­jour­d’hui) d’ici la fin 2023.

Le site officiel de Dust Mobile