Mis à jour le 28 juillet 2022

Des photographes toujours plus créatifs pendant le confinement

Du collectif 127 bis au club-photo Zoom92130 en passant par des reporters de presse, des photographes isséens ont rivalisé d’ingéniosité pour donner vie à de nouveaux projets.
© Sandrine Mulas

La période de confinement a bouleversé le rapport des photographes à leur environnement quotidien. Une expérience sans précédent, source de défis pour des artistes débordant de créativité.

Photographier autrement

Le collectif 127 bis propose tout au long de l’année différents ateliers créatifs et techniques. Coachés par des photographes professionnels, les membres développent leur savoir-faire à travers des projets collectifs et personnels.

Loin de renoncer à la photographie pendant le confinement, ils ont réussi à s’adapter aux contraintes malgré la distance : « par l’échange virtuel régulier, avec des réunions thématiques […], en nous obligeant à des exercices communs, en brainstormant ! Notre objectif : utiliser ce temps pour photographier autrement ! », témoigne Alain Aubouin, président du collectif.

Photographie du collectif 127bis pendant le confinement
© FL/Collectif 127BIS

Jouer avec les objets du quotidien, varier les prises de vue à l’intérieur ou depuis sa fenêtre, tirer parti des contraintes du confinement… autant d’opportunités de s’exprimer en tant que photographe. « Toujours créatifs, nos membres ont laissé leur imaginaire vagabonder autour d’eux, lors des sorties autorisées et/ou à partir de leurs archives… », explique Alain Aubouin.

Photo du Collectif 127BIS
© SC/Collectif 127BIS

Le club-photo Zoom92130 a eu l’idée d’un challenge créatif, proposant chaque semaine à ses membres un nouveau thème pour rendre la période plus agréable. L’occasion de garder contact malgré la distance : « Des groupes se sont formés via les réseaux sociaux ou applications collaboratives pour ne pas perdre le lien avant de nous retrouver tous autour de nouvelles photos. », déclare Laurent Emery, président du club.

Challenge du club-photo Zoom92130
© Benjamin Genet

Dévoiler l’extraordinaire du quotidien

Le confinement a posé de nouvelles limites, appelant à la capacité du photographe à se remettre en question et à faire preuve de curiosité envers l’environnement le plus immédiat.

« Cette situation du confinement était extraordinaire, dans le sens en dehors de l’ordinaire, déclare Quentin Belloir, photographe isséen au sein de l’agence Hans Lucas. Le rôle du photographe est souvent de capturer l’ordinaire de façon extraordinaire, et là nous avions durant cette période l’opportunité de photographier l’humain dans la rue, un sujet devenu extraordinaire dans ce contexte. »

Le confinement a marqué l’occasion de penser davantage la photo en amont : le temps libre a permis au photographe de réfléchir en profondeur à la manière dont il voulait aborder ses sujets, à ses émotions vis-à-vis de la situation mais aussi de travailler plus longtemps sur les aspects techniques comme le cadrage.

Portrait d'une Isséenne réalisé pendant le confinement
© Quentin Belloir

Des rencontres mémorables

D’autres photographes ont choisi d’aller à la rencontre des habitants pour réaliser des séries de portraits. Sandrine Mulas, photo-reporter, a eu l’idée de photographier ses voisins pour compenser la sensation d’isolement et l’atmosphère des rues vidées de leurs habitants.

Elle a tout d’abord interpellé ses voisins depuis leur balcon ou fenêtre, pour faire leur connaissance et prendre de leurs nouvelles, avant de leur demander leur autorisation pour les prendre en photo.

« Une expérience de vie incroyable, déclare-t-elle. C’était aussi un moyen pour moi de m’approprier la ville. Arrivée à Issy-les-Moulineaux il y a peu de temps, le confinement m’a fait m’intéresser à l’histoire de la ville, grâce aux anecdotes et souvenirs des habitants de l’immeuble du 8-10-12 de l’Abbé Derry ».

Photo de Sandrine Mulas
© Sandrine Mulas

Elle a notamment fait la rencontre de personnalités qu’elle considère comme de véritables livres d’histoires. Une belle aventure photographique qui sera exposée du 2 août au 27 septembre au centre d’art international de la Nouvelle Laurentine à Chateauvillain. La prochaine étape ? Sandrine Mulas aimerait publier un livre tiré de ces rencontres exceptionnelles. 

De son côté, Quentin Belloir a mis en ligne un reportage photo sur la vie à Issy-les-Moulineaux pendant le confinement, série composée à la fois de portraits d’habitants et d’images dévoilant l’atmosphère des rues. Chaque portrait est accompagné d’une description de la personne photographiée et sa manière de vivre cette période si singulière.