Mis à jour le 13 juin 2023

Découvrez Thibaut Aubin, l’isséen qui a traversé l’Amérique Latine seul à vélo

Jeune isséen de 24 ans, il vient de réaliser un véritable exploit. Au mois d’août dernier, il a atterri en Colombie avec pour objectif de parcourir 13 000 kms seul à vélo et de se rendre à l’autre bout du continent à Ushuaia, en Argentine.

Point d’Appui : Comment l’idée de traverser l’Amérique Latine vous est-elle venue ?

Thibaut Aubin : A la base, j’avais juste l’envie de faire un grand voyage en Amérique Latine entre la fin de mes études et le début de la vie active. Je sais qu’une fois qu’on commence à travailler, c’est compliqué de prendre une pause de plusieurs mois. J’ai toujours été passionné de vélo, depuis que je suis petit et je regarde le tour de France tous les étés, donc je voulais donner un thème « vélo » à ce voyage. En me renseignant un peu plus, j’ai commencé à voir que pas mal de personnes avaient traversé l’Amérique Latine en vélo en « back-packing ». Ma mère parle espagnol, moi et mes frères on parle espagnol. Quand on était petits on a fait des voyages de famille au Pérou, au Chili, au Panama, au Mexique… Du coup, je suis tombé amoureux de ce continent, et je voulais absolument le visiter plus en profondeur.

P. d’A : Comment vous êtes-vous préparé pour le grand départ ?

Thibaut : Il fallait déjà que je définisse les pays par lesquels je voulais passer, mais ça c’était assez facile. Ensuite, j’ai regardé ce qui existait en termes de route, de cols à franchir, de zones touristiques ou de paysages particuliers que je voulais voir et comment faire pour y aller. J’ai bien travaillé sur ça, j’avais à peu près tout tracé sur tout le continent avant de partir. Pour le matériel, j’ai passé beaucoup de temps à me renseigner, notamment sur le vélo, le type de vélo qu’il fallait prendre, le type de roues, de freins, de courroie... Puis comment organiser sa sacoche, quels vêtements il fallait prendre, quel type de matériau pour le bivouac et le camping… J’ai essayé de penser à tous les tenants et les aboutissants du voyage, de tout ce qui aurait pu me servir.

En mai, Une fois que j’avais quasiment tout mon matériel, je suis parti une semaine traverser toute la Corse à vélo. Il y a une nouvelle route qui s’appelle le GT20 qui part de Bastia et qui redescend jusqu’à Bonifacio. Donc j’ai fait ça donc 600 kms en quelques jours pour tester la configuration et préparer le matériel.

P. d’A : Comment résumeriez-vous votre aventure ?

Thibaut : C’est une aventure humaine géniale, on est beaucoup seul donc on apprend beaucoup sur soi. On fait des super découvertes avec des locaux qui n’ont pas l’habitude de voir des touristes dans des zones aussi reculées. C’est surtout un gros défi, un dépassement de soi. Puis c’est cool aussi d’avoir ce sentiment de liberté, de se dire qu’on a juste à rouler. Quelque chose qui m’a marqué, c’est qu’on se rend vraiment compte de la distance que l’on parcourt. 13000 kms en avion ça se fait en 13h, là ça se fait en 7 mois. Tu te rends vraiment compte que tu fais un effort pour avancer, et de la distance parcourue.

P. d’A : Pouvez-vous nous parler du rôle de l’ONG World Bicycle Relief, pour laquelle vous avez ouvert une collecte de fonds à l’occasion de ce voyage ?

Thibaut : C’est une ONG qui récolte principalement des fonds. Ils ont commencé leur activité en Afrique et ils se sont aussi implantés en Colombie. Pour à peu près 150 euros, on peut construire, financer et distribuer des vélos qui sont assez solides. Les mairies et les autorités locales des petits villages définissent quels sont les besoins et fournissent des vélos aux personnes qui doivent marcher de longues distances, qui galèrent à aller à l’école ou au travail. Les critères d’attribution sont assouplis pour les femmes et les filles, afin de les aider pouvoir s’émanciper, trouver du travail ou aller à l’école.

P. d’A : Tes projets futurs ?

Thibaut : Cet été que je vais travailler sur le tour de France. D’ici là je repars sur des petits voyages… Après le plan c’est de trouver un boulot stable pour septembre. Mais c’est vrai que je voudrais bien repartir un peu plus tard et découvrir une autre partie du monde à vélo. Ça reste quelque chose que j’adore. Il faudra voir où, quand, comment et sur quelle durée, mais j’aimerais quand même bien repartir à vélo à un moment.

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