Constant Pape inspiré par Issy-les-Moulineaux
Constant Pape devint sociétaire du Salon des Artistes français en 1888 et y obtint plusieurs prix pour ses grands paysages de l’ouest parisien : une médaille de troisième classe au Salon de 1895 dans la section Peinture, suivi du Prix de Raigecourt-Goyon en 1903. Enfin, il fut récompensé d’une médaille d’or au Salon de 1913 pour un grand paysage intitulé Les Brillants à Meudon. Sur une quarantaine de grands paysages envoyés au Salon, une dizaine est conservée dans des collections publiques ainsi que dans des mairies, souvent protégées au titre des monuments historiques.
Dans les grandes vues d’Issy-les Moulineaux, acquises pour la plupart par Auguste Gervais, Pape choisit d’évoquer le caractère encore bucolique d’une ville de banlieue amorçant pourtant sa mutation. Conservées dans les collections municipales, elles ont fait l’objet d’une campagne de restauration et sont ici présentées au public pour la première fois. La Vieille carrière, à Issy-les-Moulineaux, présenté au Salon des Artistes Français de 1905, représente les carrières d’argile à ciel ouvert situées près de la Porte de Versailles, qui permettaient la fabrication, après cuisson, de tuiles de « Vaugirard », utilisées dans la construction.
Contrairement à d’autres artistes de son temps, nulle veine sociale chez Constant Pape qui s’intéresse au paysage pur. La Seine à Issy-les-Moulineaux, exposée au Salon de 1907, a bénéficié peut-être dès l’origine d’accrochages de prestige : dans le bureau du maire jusqu’en 1951, puis dans la salle des Commissions jusqu’en 1994. Elle orne aujourd’hui le Salon Bonnier. Enfin, Les Brillants à Meudon, offre une vue plongeante sur Paris. A l’arrière-plan se dessine la Colline de Chaillot avec les tours de l’ancien palais du Trocadéro construit par les architectes Jules Bourdais et Gabriel Davioud pour l’exposition universelle de 1878, et la silhouette de la Tour Eiffel qui transparait à travers les grands arbres.
Si Constant Pape s’inspire des paysagistes de la génération précédente, une attention nouvelle est ici portée à la lumière avec l’influence du pleinairisme. C’est la lumière dorée qui unifie cette composition présentée au salon des Artistes Français de 1913, récompensée par une médaille d’or. La peinture de Constant Pape reçoit les honneurs de la critique.
Exposition jusqu’au 13 juillet, Musée Français de la Carte à Jouer