Au cœur de l’exposition Magique ! : rencontre avec le Bonimenteur
Point d’Appui : Qu’est-ce qu’un bonimenteur ?
Sylvain Solustri : On l’appelait aussi « l’aboyeur ». À l’entrée des baraques foraines, il devait attirer le chaland. Le cinématographe, à l’origine, utilisait aussi ses services, car il était muet, mais pas silencieux ! Il accompagnait les musiciens et avait comme mission de dialoguer avec le public pour lui permettre de comprendre toute l’histoire.
P. d’A. : Que peut-on découvrir à travers cette exposition ?
S. S. : Cette exposition permet au public de découvrir la magnifique collection de Georges Proust et d’approcher l’art des magiciens, car il s’agit d’un art et comme à tout art il s’y rattache un patrimoine, une culture, une histoire. La magie, c’est la beauté des illusions. Le magicien est un véritable artiste.
P. d’A. : Vous avez la dure tâche d’annoncer l’apparition de la « femme-fleur »… Est-ce unique au monde ?
S. S. : La « femme-fleur » fait partie des attractions appelées « entresorts ». Dans les foires, depuis le XIXe siècle, on entre et on sort pour découvrir une extravagance : « la femme sans-tête », « la femme à barbe », « la femme araignée-géante », ou « la femme-fleur ». Cette attraction est unique : elle appartenait à un magicien qui s’appelait Yanco et qui fabriquait lui-même ses costumes et son matériel.
P. d’A. : Quel autre rôle avez-vous dans le cadre de cette exposition ?
S. S. : Je dois faire vivre tous ces objets incroyables qui ont servi aux plus grands magiciens. Grâce aux films présentés, comme celui-de la femme Zig-Zag, avec Robert Harbin, son créateur, qui montre son tour en action, ou Thurston, le grand magicien américain avec ses tubes infinis ou ses tonneaux qui servaient à faire circuler une assistante à travers.
P. d’A. : Dévoilez-vous les « trucs » des magiciens ?
S. S. : J’ai prêté un serment qui m’oblige au secret. Je suis là pour apporter de la magie. Du rêve et de l’étonnement. Pour découvrir la magie, il ne faut pas comprendre le fonctionnement d’un tour. Il faut juste accepter le rêve. Et le vivre comme le vivent les enfants que nous sommes toujours.