Mis à jour le 13 novembre 2023

15e Biennale d’Issy : plus que quelques jours pour s'y rendre !

Autour de la thématique « Le rêve a ses raisons », inspirée d'une phrase de William Shakespeare dans La Tempête : « Nous sommes de l’étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil. », soixante artistes investissent la ville jusqu'au 12 novembre. Il est encore temps de s'y rendre.

Sous la conduite de sa présidente Sophie Deschamps-Causse et de sa commissaire Anne Malherbe, critique d’art, cette 15e édition de la Biennale d’Issy réunit une soixantaine d’artistes qui tous, reconnus ou moins connus du grand public, s’emparent avec inventivité de cette thématique du rêve avec les médias traditionnels – dessin, peinture, céramique, photographie, sculpture – et le potentiel créatif offert par la réalité virtuelle, le mapping ou la vidéo.

Le rêve, entre désir et imagination

Rêver, c’est avant tout se dissocier durant le sommeil et laisser son esprit produire des images dont la réalité onirique est un mélange de vérité et d’illusion. En permettant d’accéder à l’ailleurs, c’est un voyage et c’est parce que le rêve est transport qu’il est mis en présence, exploration et révélation. Le rêve, c’est aussi en mode éveil la faculté de laisser libre cours aux divagations. Enfin, c’est la représentation plus ou moins idéale d’un désir.

Avec lucidité ou ironie, parfois avec engagement, les artistes contemporains portent un regard grave et sensible sur le monde et nous livrent leurs interprétations de l’esprit occupé à des images durant le sommeil, nous proposent des divagations en laissant libre cours à leur imagination ou nous exposent leurs représentations d’idéaux dans la perspective d’un monde meilleur.

Photographie, vidéo, sculpture, dessins... Tous les genres à l’honneur

Inscrite dans le thème du rêve, la sculpture prend un autre sens. Ainsi, plantée sur le parvis du musée, la forêt d’échelles de Marjolaine Dégremont nous invite à tutoyer le ciel. Suspendues dans le musée, les sculptures flottantes d’Emma Nony sont faites du drap d’un lit tandis que les mystères et sortilèges des œuvres d’Anne-Marie Vesco évoquent l’inquiétude face au dernier sommeil.

En photographie, NILS-UDO installe de grands œufs de marbre blanc, nichés dans la clairière du Château de Lascours dans le Gard. Avec ses Enfantômes, Iris Gallarotti mêle réel et inconscient, passé et futur, dans une réflexion autour des images souvenirs.

La Géographie des rêves est une œuvre participative pour laquelle Sandra Matamoros donne rendez-vous dans un lit en drap de satin noir à des inconnus qui se laissent guider dans leurs rêves. Pascal Sentenac propose de s’approcher de la ramure des grands arbres.

En dessin, Barthélémy Toguo transforme les drames en œuvres d’art alors que Magali Cazo caresse le passé et ses fantômes.

L’âge est également évoqué par plusieurs artistes : avec Une très vieille chose, Gilles Barbier s’attaque au mythe des super héros, dont il brise le caractère invincible en les représentant vieux, à l’âge qu’ils devraient avoir depuis qu’ils sont nés.

Cristina Ruiz Guiñazú place l’enfance au cœur de son œuvre tandis que Pat Andrea peint des femmes-enfants dans un univers fantastique. En fin observateur de la peinture classique, Abel Pradalié se joue du temps en mettant en scène un personnage résolument contemporain dans un paysage voué à l’éternité.

Inconscient et interprétation sont évoqués par plusieurs artistes : ainsi, nourrissant son œuvre de traces de mémoire fantôme, Karine Hoffman définit sa peinture comme un filtre qui révèle ce qui est tombé dans l’oubli.

Chez Duncan Wylie, l’arbitre du rêve est un personnage nettoyant sa piscine dans laquelle sont déclinés de faux reflets de ruines dans l’eau calme.

Le rêve est aussi indissociable de la peur : Éric Corne, dresse la table pour un déjeuner paisible au soleil alors qu’un tsunami menace. Avec son installation C’est pour mieux te manger, Nadou Fredj mystifie nos peurs avec une table enchantée, revisitant l’univers des contes et du grand méchant loup.

Et bien d’autres approches et artistes à découvrir au Musée !

Découvrez une œuvre de Jean-Charles de Castelbajac

Parmi les artistes invités à produire une œuvre spécifiquement pour la Biennale d’Issy, Jean-Charles de Castelbajac – tour à tour créateur de mode, costumier, styliste, designer, auteur, musicien, collectionneur... depuis cinq décennies – conçoit autour de la carte à jouer un dispositif empreint des couleurs primaires qui ont fait sa marque. Il propose un rêve inversé avec Ever : « Comment depuis ma petite enfance, je programme mes rêves à venir en y pensant fort. Comment ces rêves ont irradié ma vie jusqu’à ce jour où je suis enfin devenu l’architecte de mon enfance rêvée. »

La Biennale OFF

L’exposition se diffuse également dans la ville en OFF : à la médiathèque centre-ville, le cosmos pictural des œuvres de Céline Berger, les tableaux de Marcos Carrasquer plongeant dans la multitude des associations libres qui se déroulent dans nos cerveaux, et les portraits figés dans le temps de Monique Favart.

Au NIDA, tiers-lieu de découverte et de création du nouvel éco-quartier d’Issy-les-Moulineaux, vous attend le ballet des nuages dans le ciel d’Anne Vignal.

La sculpture a la part belle à l’École de Formation des Barreaux de la cour d'appel de Paris avec l’oeuvre de l’artiste coréen Junseok Mo, tout en fil de cuivre et en vitraux translucides. Enfin, dans la cour de l’hôtel de ville, le bronze nocturne de Parvine Curie évoque recueillement, exploration ou jaillissement.

Du 13 septembre au 12 novembre